Alesi réalise enfin son rêve !

Nous vous proposons de revenir sur les grands moments que la Formule 1 nous a apporté depuis plusieurs décennies. Cette rubrique «Archives de La F1 en Continu» vous permettra de vous remémorer les courses qui ont été ponctuées par des faits marquants et qui méritent que nous nous y attardions quelques instants…

1995, 11 juin : Grand-Prix du Canada

Michael Schumacher, en pole est déjà en bonne posture pour mener le Grand-Prix au premier virage. Cette pole offre par ailleurs la 100e au motoriste français Renault qui équipe les écuries, Benetton et Williams en cette saison 1995. Seize années séparent cette pole-position avec la première obtenue par Jean-Pierre Jabouille du bloc Renault lors du Grand-Prix d’Afrique du Sud.

À l’allumage des feux verts, la Benetton de Michael Schumacher prend un très bon envol devant les Williams de Damon Hill et David Coulthard et les Ferrari de Gerhard Berger et de Jean Alesi. Après seulement quelques tours, déjà trois abandons quasi simultanés sont à déplorer. L’accrochage entre Mika Häkkinen sur sa McLaren et Johnny Herbert sur l’autre Benetton, endommage leur machine. L’Écossais David Coulthard quant à lui part seul à la faute, ne voit pas d’autre solution que d’abandonner alors qu’il se trouvait en derrière son équipier en très bonne position. Ayant pris le meilleur sur Hill et Berger, le Français Alesi fait vibrer la foule à chaque passage. Seulement 10 secondes d’écart entre les deux hommes à l’avantage de la Benetton. L’Avignonnais ne compte pas en rester là, et continue d’attaquer… Schumacher, voyant la menace arriver, intensifie son avancée, si bien qu’il conforte sa première place après son ravitaillement en essence à seulement 14 tours du drapeau à damier. Après l’abandon de Hill, l’écart entre les deux lieders se resserre grandement, et Alesi laisse parler la Ferrari pour tenter de se rapprocher du champion allemand. Soudain, ce dernier est au ralenti avec sa machine… Jean Alesi ne tarde pas à le dépasser et devient le nouveau meneur de la course canadienne !

Plus que 12 tours à tenir pour le Français, qui a vu bon nombre de fois réduire à néant tout espoir de victoire à seulement quelques kilomètres de l’arrivée. Les drapeaux Ferrari disséminés tout autour du tracé montréalais s’agitent, les tribunes deviennent de plus en plus rouges à chaque passage de cette Ferrari, estampillée du mythique numéro 27. Ce numéro, bien sûr rappelle aux fans, aux Canadiens et aux nostalgiques leur pilote fétiche, disparu 13 ans plus tôt, Gilles Villeneuve. C’est donc sur le circuit du même nom, que la Ferrari du Français passe la ligne d’arrivée triomphant au Canada ! Lors de son tour d’honneur, Alesi n’hésite pas à saluer la foule qui est venue le voir, il ralenti jusqu’à immobiliser sa monture, probablement dans le but de profiter au maximum de cet instant où le public l’acclame. Pris dans l’émotion, le pilote Ferrari cale son moteur et se retrouve à pied au bord de la piste ne réalisant toujours pas cette victoire, celle qu’il n’attendait plus. Dans son tour de décélération passant à proximité, Schumacher l’invite à monter sur le capot de sa Benetton, pour permettre au pilote français de terminer son tour d’honneur comme il se doit. Ce dernier grimpe alors à califourchon sur la voiture bleue, profitant son retour aux stands pour saluer la foule et entendre les tifosi ivres de joie que cette victoire se soit concrétisée ce jour.

Sur le podium, Rubens Barrichello et Eddie Irvine tous deux sur Jordan accompagnent le pilote Ferrari lorsque la marseillaise se fait retentir… C’est donc après 91 Grand-Prix, le jour de son 31e anniversaire, que le pilote français parvint à atteindre la victoire, la seule et unique de sa carrière en Formule 1 qui restera longtemps dans les mémoires de nombreux fans.